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245km et plus de 5000m de D+ en solo, sur une semaine, à travers les gorges du Tarn, un vrai bonheur ou une douce folie ? Sans doute un peu des deux...mais celle qui en parlera le mieux c'est Carole, l'auteur ce superbe périple !

Mais pourquoi tu fais ça ?

Un nouveau périple rando-course ? « mais pourquoi tu fais ça » ?
C'est la question qu'on me pose le plus souvent ! C'est vrai en fait, pourquoi je fais ça ? 
J'avoue que je me suis posée plus d'une fois cette question mais que je ne suis pas sûre d’avoir trouvé la réponse ... J’aime courir, 1ère nouvelle !

Déjà, pour moi, le sport a toujours été synonyme de performance. J'ai un esprit de compétition assez marqué depuis toujours, il faut toujours que je me mesure au chrono et à moi-même ! J’adore accrocher des dossards, mais le covid a apporté au moins une chose positive, j’ai découvert ce que c’est de courir en off ! Avec le club, nous avons fait les off de oufs à Paris, le Sancy en off, la carte de France en off, l'UT4M à Grenoble, course en 4 étapes en off. C'est ce format que j'ai découvert et qui m'a ouverte sur le plaisir de courir juste pour les yeux et le kiff, sans obligation ni de dossard, ni de classement, ni de compétition.

Faire des ultra-trails est encore un rêve pour moi. Alors faire des courses en mode morcelées pour rallonger les distances, ça me paraît être une bonne idée. 

Au détour de vacances en famille en 2021 dans les Cévennes, j'ai découvert le GR70 appelé le chemin de Stevenson. 

Toutes ces raisons réunies dans ma tête, ça a fait tilt, je veux le faire en entier en courant ! En avril 2022 je me suis donc lancée dans cette traversée en solo sur 7 jours. Et j'ai adoré !!! J'ai pris un plaisir énorme ! Alors en 2023... J'ai réitéré, entre les Cévennes et le Larzac en traversant les Gorges du Tarn.

« Tu n’as pas peur de partir toute seule ? » C’est la 2ème question qui revient le plus souvent 
Pour mes deux périples, pour être honnête, je ne me suis pas posé la question de le faire en groupe. Tout d'abord parce qu'il faut le dire, je suis une solitaire et que ce format me va bien, ensuite parce que je voulais voir si j'en étais capable. Capable voulant dire : faire autant de km par jour, faire avec toutes les météos, accepter (tous) les bruits de la nature sans sursauter de peur, surpasser ma peur des chiens et de croiser un animal sauvage, aller au-devant des "gens" tous les jours et papoter un bout de chemin...Il y a beaucoup de choses à découvrir avec soi-même pendant ces périples ! Et puis, d'un point de vue logistique, c'est plus facile de s'organiser en solo plutôt que de prendre en compte d'autres contraintes que les siennes (congés à poser, gites, longueur des étapes, rythme de course, nourriture, ...). Alors non, je n’ai pas peur, même s’il faut encore une fois être honnête, croiser un animal à 4 pattes est ce qui me fait le plus peur. J’aurais quelques anecdotes à raconter !


Vous avez compris, je suis à fond encore. Cette année, c'est donc entre Villefort en Lozère et Millau que j'ai fait ma traversée : 245 km en 6 étapes, un programme bien ambitieux d'un point de vue sportif ! 
La veille du départ, installée dans mon gîte, je mets en place ma petite routine quotidienne : vérification de la météo pour le lendemain, préparation de la tenue, préparation du sac, vérification de la trace sur la carte IGN et installation de la trace sur ma montre. 
Le matin du 1er jour, je me réveille avec aucune appréhension, petit déjeuner, aurevoir au gîte et à ma valise (ah oui j’ai oublié de préciser que pour 4 étapes / 6 ma valise sera transportée par une navette). Je pars et commence à gravir ma 1ère montée : un sentiment de liberté m’envahit, j’ai le smile car je sais que je vais au-devant d’une belle aventure personnelle. 


Je prends mon temps car il ne faut pas partir trop vite si je veux tenir les 6 étapes. 
Quitte à courir longtemps, je mets aussi en place une routine pour mieux me nourrir si un jour je veux progresser et atteindre un 80-100km. J’avance tout doux, je trottine sur le plat et les descentes, et je marche en montant, tout en m’extasiant sur le paysage. Oui, courir seule, permet aussi de se parler tout fort  et de faire des « wahouh ». A la mi-étape, je fais une pause et prends le temps de m’asseoir pour manger et dessiner pour ramener un souvenir. La 2ème partie de la journée est identique, jusqu’à l’arrivée de l’étape. J’arrive au gîte, prends une douche, me met en mode récup’, repas et au dodo car la journée du lendemain est chargée. Cette journée type se reproduit quasiment tous les jours avec des adaptations en fonction de la météo. Pour les deux dernières étapes, je teste de partir en autonomie avec mes affaires pour 2 jours car il n’y a pas de transport de bagage.


Au-delà des magnifiques paysages que je ramène en photo dans ma tête, de l’exploit physique, j’ai adoré découvrir ce morceau de France d’une façon différente, j’ai adoré papoter avec les gens dans les gîtes (surtout les gens qui tenaient les gîtes car il faut le dire à cette époque il n’y a pas grand monde). Cette pause totalement intemporelle est splendide, vaut de l’or car chaque minute est une chance de se retrouver au milieu de la nature à méditer et écouter les sons, et permet d’oublier le quotidien pendant quelques jours. 

Je réfléchis déjà au prochain 

 

 

 

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