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LES SOH aux pieds des géants endormis

                              Hommage au coureur inconnu

Pour moi cette participation au Trail de vulcain, c’était plutôt l’occasion d’une petite virée avec les copains mais surement pas une course où j’allais me mettre la rate au court-bouillon. Partir pour une sortie longue sur un petit rythme c’était une bonne mise en jambe après les deux premiers mois de l’année basés sur le ski nordique, synonyme de récupération en termes de charge musculaire.

Mais voilà c’était sans compter sur ce coureur atypique qui dans une des premières difficultés de la journée, me demande le passage pour me doubler tranquillement. Je m’écarte, et furtivement lorsqu’il passe sur ma gauche je croise son regard. Wahoo, pas de toute jeunesse le gars ! en gros si moi je commence à sentir l’Ehpad lui il commence carrément à sentir le sapin ! Par contre au niveau de son rythme c’est impressionnant… A ce moment-là, nous sommes malgré tout dans le premier tiers du classement scratch, le rythme est somme toute assez correct, et à nos côtés il n’y a que des gamins (coureurs entre 20 et 50 ans…) A juger son âge je pense que c’est un V4 , M7 nouvelle catégorie !!

 Je cogite un peu, et mon sang de compétiteur ne fait qu’un tour : « Bruno, quand même il a bien dix ans de plus que toi le type ; même si t’es pas trop affuté il serait quand fort honorable de terminer devant le premier M7 ! » Allez go ! tel un suceur de roue dans la montée du Tourmalet je me cale derrière lui. Dans l’aspiration, bien à l’abri ! Mais c’est quoi ce gars, au plus dur du raidillon il est le seul à courir. La file de coureurs s’allonge dans la longue montée jusqu’au 15eme kilomètre et il double tout le monde, tranquillement sur une foulée courue, ultra courte hyper efficace. Il ne marche jamais !!

Petit aparté sur la notion de marche pendant un trail. Certains ultra-orthodoxes de la course à pied ne considèrent pas les trailers comme des coureurs mais plutôt comme des marcheurs /randonneurs. Leur argument massue est que dans les cotes nous ne courons pas, disent-ils condescendants, tels les gardiens de la sacrosainte VMA ; et par conséquence, ils estiment que si l’on est à moins de 15km/h on ne mérite pas le titre de coureur. C’est vrai quoi Yoan Diniz il marche à 4’/km, non ?

En fait c’est exact, un trail, du moins les épreuves avec dénivelé, c’est une alternance de rythmes différents. Sur certains passages il est effectivement impossible de courir et la marche s’impose d’elle-même. D’un point de vue énergétique ce serait contreproductif d’essayer de courir au risque d’exploser très vite sur la suite de la compétition. Le trail est une course à pied de relance et réussir un trail c’est avant tout réussir à relancer sitôt la difficulté passée, et ça que ce soit après 20, 50 ou 100km.

Bon cela étant dit, c’est avec un peu de curiosité que je suis ce personnage jusqu’au premier ravitaillement au 24eme kilomètre. Nous avançons à l’honorable vitesse de 8km/h de moyenne, ce qui, compte tenu du profil, est plutôt plus rapide que ce que je m’étais fixé. Après le petit arrêt coca/banane j’engage la conversation, histoire d’une part de rompre la monotonie mais surtout, d’autre part, de savoir son âge, impressionné par son aisance, y compris dans les descentes où il est relativement fluide. 71 ans et toutes ses dents ! Bon, c’est confirmé je cours avec l’un des doyens de l’épreuve. Plus tard, en regardant les participants, il s’avèrera qu’il était l’un des deux V4 sur ce circuit de 48km 1800D+, donc un des deux plus vieux !  Il me dit également avoir récupéré le dossard d’un jeune et ne participer que pour le fun. Je comprends mieux pourquoi son dossard est caché : sur les photos il n’apparaitra pas, et ne créera pas de problème à celui qui lui a cédé sa place. Quand je lui dis qu’avec ce rythme il serait sans doute sur la première marche du podium de sa catégorie ce qu’il lui aurait permis de rentrer chez lui avec le fameux Saint Nectaire décerné au vainqueur, il me répond qu’il ne connait pas sa catégorie et que de toute façon il s’en fout des récompenses !! Il m’apprend aussi qu’ il vient des Hautes Alpes et que plus jeune il faisait des 100km , genre Millau. Bref pour résumer, le gars est un ancien coureur de longue distance, il est gavé de globules rouges vivant en altitude et il s’entraine toute l’année sur les magnifiques sentiers des Alpes du Sud.  Décidément, on ne joue pas dans la même cour par rapport à nous pauvres banlieusards qui nous entrainons sur cet impressionnant massif de St Cucufa, avec son terrible dénivelé de 125m hors taxes et un taux de CO2 hors normes …

Toujours est-il que ce Monsieur c’est une vraie machine, et j’avoue que je dois un peu augmenter mon rythme pour ne pas me laisser larguer. Jusqu’au dernier ravitaillement à la gare de Volvic, nous sommes ensemble, mais lui décide de ne pas s’arrêter alors que j’avale une soupe et un coca pour assurer les 12 derniers kilomètres. Là aussi le gars est impressionnant, il a ses réserves dans un sac à dos et est quasiment autonome (je ne sais pas s’il a rechargé en eau quelque part…)

Finalement, l’honneur sera sauf, car après avoir comblé le retard du dernier ravito, il faiblira légèrement sur la dernière montée au Château de Tournoël, permettant à son cadet de 11ans de terminer quelques minutes avant lui.

 Pour terminer, si j’aime participer à ce genre de courses un peu plus longue que la moyenne, et bien c’est aussi pour y rencontrer ces personnes, qui humblement portent de vraies valeurs sportives, capables de performances incroyables au vu de leur âge ou autres possibilités d’entrainements limités, par rapport aux élites. A chacun ses défis. Les Kilian Jornet ou les Kevin Mayer nous font rêver par leurs performances ; mais comme ce coureur inconnu, le plaisir dans le sport et le goût de l’effort sportif  démontrent encore là les capacités du corps humain à s’adapter et permettre à quiconque de repousser ses limites.

Respect coureur inconnu…

Bruno Berret

                            

Un week-end au pied des géants endormis

Le SOH n’a peur de rien…passer un  week-end aux pieds des volcans d’Auvergne qu’on dit endormis (mais on ne sait jamais !!) et, qui plus est, pour faire un trail début mars. Mais la nature était avec nous. Non seulement les volcans ne se sont pas réveillés mais la météo a été exceptionnelle, juste frais comme il faut pour courir sur des chemins, parfois gelés mais secs…et sans neige.

Endormis en tout cas pas les SOH tant sur la rando 13 km (Bruno, Lionel, Sophie M, Marie Pierre) voire rando-course pour Edith si si !! que sur le 22 km (Louise, Nathan, Lionel, Sophie M, Marie Pierre) que sur le 48 km (Bruno, Carole, Carine, Denis M), que sur le top, le 80 km avec Vanessa F et Nicolas T. A noter que Lionel a remplacé au pied levé (normal pour un traileur) Stéphane victime d’un accident de la circulation en vélo…bon rétablissement Stéphane.

Une bonne truffade le samedi midi nous a mis dans l’ambiance Auvergnate même si l’enseigne du restaurant retenu  « En attendant Louise » n’était pas vraiment approprié …voir plus loin quelques résultats des courses!!

Le traditionnel pari la veille des courses pour les objectifs de chacun donnera, semble t-il, Nicolas T vainqueur mais tout le monde avait prévu plus de temps sur le papier, preuve que les jambes sont plus fortes que la tête.

Quelques anecdotes de courses : on retiendra la belle « remontada » de Vanessa sur Nicolas et donc une fin de course groupée et solidaire et une fin de course au rythme de Vanessa au grand dam de Nicolas !!. avec une 3 ème place en M0 de Vanessa et 6 ème place en M3 de Nicolas. Notre binôme a bien fait de se tenir en retrait des premiers car ceux-ci remportaient leur poids en eau de Volvic, on n’aurait pas pu ramener tout le monde !!.On notera la belle performance de Bruno qui s’est tiré la bourre avec un ancien (voir article précédent) et finira 3 ème M5 (après déclassement d'un (trop) jeune qui avait un dossard M5, décidement dans cette course faut pas se fier aux étiquettes !!). Le triptyque Carole, Carine, Denis a fini conformément à ses objectifs respectifs : ne pas chuter, sauvegarder ses chevilles et se faire plaisir. Sur le 22 km une belle course de Louise qui monte sur le podium de ca catégorie ES bien entraînée par Nathan qui finit 4 ème ES. Sophie M, Marie Pierre et Lionel finiront leur 22 km sans problème après la rando de la veille..pas tout à fait un week-end choc mais ..presque. On notera pour finir la belle performance d’Edith qui a su slalomer entre les volcans pour venir soutenir la troupe sur les ravitos. En parlant de ravitos il faut retenir le lieu exceptionnel du puy de Lemptegy (prononcer « ji » à la fin… !!), une ancienne carrière de pouzzolane qui mérite une visite moins rapide que celle que nous avons pu faire en la traversant. En tant qu’ancien cheminot, je ne peux pas ne pas citer la gare de Volvic où un train aurait pu servir de navette retour mais personne du SOH n’a voulu inaugurer ce moyen inédit dans le club après les essais de bateau (Lionel passerelles), quad (Carole « Passerelles »), ambulance (Nicolas T « Prague ») et bus (Nicolas T « Raid 28 »)…désolé de ces rappels pour les interssé.e.s mais je n’ai pas pu résister.

Encore un bien beau week-end où les chemins caillouteux (pas trop) ont su réunir un groupe multi catégories de ES à M6 et d’une mixité parfaite.

Denis MOURIGAL

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