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Sous des températures printanières, munis de nos armures jaunes et noires, les SOH ont mené une charge de cavalerie lourde sur Millau pour braquer les Templiers ( et aussi dévorer de l'aligot ).

Le SOH braque le trésor des Templiers !

La Monna Lisa ( 30km 1200 D+ ) by Charline
Après un entraînement très performant de façonnage de cartons, déballage, nettoyage, montage de meuble, c'est le moment de troquer mes pantoufles en pilou pilou pour mes chaussures de trail.
La veille de ma course ma montre se casse. Romain m'en prête une datant de la préhistoire, histoire que je ne me crame pas trop et que je puisse suivre un peu mon allure et les kilomètres...
Et c'est partiiiiiii
Nous covoiturons avec Xavier et Christophe et nous passons la route à faire des pronostics sur les stations services, on se lance des défis et on prend le luxe de choisir notre station.
Arrivés au gîte on passe de bons moments avec tous les membres du SOH, je cuisine pour la première fois 2 kilos de pâtes en mode cantinière... Le carburant est là y'a plus qu'à.
*
Réveil : 7h
Arrivés sur place à 8h nous rencontrons 160 schtroumpfs même pas peur!!! Des journalistes interviewent notre petit groupe, on place le Club du SOH !
Avec Vanessa, nous sommes dans la première vague 9h30, un peu tristes de ne pas être avec tout le groupe.
Petit échauffement sympa et musique de Era "Ameno" pour nous mettre dans l'ambiance. 5.4.3.2.1 départ !!!!!
Première côte, tout va bien, on est à la queue leuleu le parcours est super beau, le soleil est là, tout est parfait.
Première descente, ce que je redoute le PLUS... , des gros cailloux partout, j'avance bien, mais il faut remonter tout de suite, pas le temps de chômer !! Je sais qu'après l'immense montée le ravito n'est pas très loin, je ne fais qu'y penser : "qu'est ce qu'il y aura de bon ?" J'ai l'impression que c'est comme le matin de Noël, je suis impatiente de découvrir qui sera là et ce qu'il y aura de bon 🤤 .
Le ravito arrive, personne, bon... Et puis la faim n'est pas là, ça valait bien le coup de saliver depuis 5 km. Maintenant je n'ai qu'une seule envie arriver !!!!
Je repars avec Tatiana on fera 4km ensemble, j'adore le trail pour ça : rencontrer des nouvelles personnes, faire un bout de chemin ensemble, se booster... Nous voyons des supers paysages. Tout à coup,  je vois Phillipo trop contente de voir une tête connue !!! Je lui fait des grands coucou mais il se demande qui c'est, il me reconnaît quand je passe à côté de lui et ça me rebooste. Les derniers kilomètres sont durs... pourtant il n'y a pas vraiment de difficulté, mais je perds le mental, j'ai mal partout. Mon dos est un gros sac de cailloux, mes jambes sont en béton, je soulève à peine les pieds. D'un coup, la montre prêtée par Romain tombe par terre, le bracelet a cédé . Vraiment j'ai pas de chance avec les montres en ce moment. Je suis en train de me questionner pour voir où je vais la mettre et paf je suis à terre... sur du plat.... Le monsieur derrière me demande comment j'ai fait 🤣 je rigole avec lui.
Il fait super beau, je profite et je marche, Julie me dit "aller faut finir au mental" je la remercie, je râle, j'ai mal partout mais je trouve un petit groupe de filles râleuse alors on rigole, on s'arrête, on relance, on parle de l'arrivée mais surtout de la descente qui approche....Ah... La fameuse... seb seb m'a prévenu "tu t'accroches d'arbres en arbres de branches en branches". J'ai vraiment envie de croire que c'est faux et qu'il blaguait mais les filles commencent à me confirmer que ça va vraiment être ça,  alors j'essaie de me préparer... Et ça y est on y arrive...
Et là je comprend... ça glisse, c'est pentu, au secours !!!! Bon je me pose pas trop de questions et hop je lance la  mode "tous en  tobbogan". Je suis à fond !
Je demande bien si c'est la dernière descente tout le monde dit oui oui... Pffff tu parles en plein milieu de la descente boum  ça remonte un gars derrière moi râle j'en profite pour râler avec lui, on rigole... Mais on rigole moins à l'approche d'une grotte. Le soleil nous éblouit avant d'entrer  dans la grotte on ne voit plus rien du tout, je sors mon portable et j'allume la torche, un petit groupe me suit. Ouf ça y est le soleil !!!! Et c'est reparti pour enfin la vraie dernière descente ! Youhouuuu!!! Là j'en peux clairement plus, je me tords la cheville à chaque pas. Je demande aux bénévoles combien il reste, ils disent tous 1,5km sauf qu'ils sont hyper loin les uns des autres... Rooooo les menteurs !!!! Puis enfin on me dit enfin 700m, ça c'est à peine 2 tours de stade, le mental reprend le dessus, je ne pense plus à rien à part l'arrivée !!! Allez go go gooooo!!!! On est toujours en descente, ça ne me fait même plus peur, j'entends la musique "Era", j'ai les larmes qui montent. Puis j'entends  Lionel crier "Charliiiiiiine", je vois Romain et enfin l'arche youhouuuu !!!
Je l'ai fait ! Trop contente !
Voilà si vous ne voulez pas avoir l'impression d'être une vieille personne les jours qui suivent un conseil suivez les plans d'entraînement !

L'intégrale des Causses ( 66km 3000D+ ) by Slimane

Tout commence pour moi par l’arrivée à Montpellier où je récupère ma voiture de location : j’ai pris une Fiat 500 pour minimiser les frais avec peu de km par jour. 1ere surprise du week-end : j’ai le droit à un surclassement 4* Toyota C-HR 5 portes hybride ! Ils ne leur restaient plus que ça… La pénurie d’essence a finalement du bon 😋

Je me rends sous la pluie vers Millau. Je cours le lendemain et il y a une pluie terrible sur la route : ça ne s’annonce pas terrible.

Arrivée à Millau je me dirige vers le retrait des dossards : oh le monde !!!

Les templiers, c’est une grosse machine, pas la petite course du coin.

Les Barnums sont impressionnants. Mais maintenant c’est la tempête ! Un vent incroyable qui fait trembler les Barnums.

Je récupère mon dossard et cherche à sortir : pas moyen de sortir directement. Comme chez IKEA, on doit passer par les différents stands de promoteurs de courses, de vêtements, chaussures, produits du pays, etc… les marchands du temple. Aux templiers , on va dire que c’est approprié.

Je me rends maintenant vers le gîte car il est grand temps de se préparer et de se coucher car le levé va piquer : 4:00h pour un départ navette à 5:00 et un départ course à 6:50.

Le gîte est excentré loin de l’agitation du festival, sur un piton rocheux en face d’un château.

C’est déjà l’agitation : coach Bruno  et Carine préparent déjà leurs affaires : 105km, ça me fait mal à la tête rien que d’y penser…

En plus des coureurs, il y a plein de pâtes de tous les côtés : pas d’allergie au gluten si tu veux faire du trail !

Il y a des chambres dans tous les recoins dans ce gîte :  encore un bon choix du coach.

Mon sac est prêt, les lentilles et les pates sont avalées, il faut aller se coucher !

La nuit est courte car Bruno et Carine se réveillent à une heure que je n’ose regarder.

Je me lève quelque temps plus tard. Bordel ! Où est la lumière de cette cuisine !!! Impossible à trouver…

Ah oui, l’interrupteur est fait pour les géants : il est quasiment positionné sur sur le plafond !

J’avale mon café et je réveille Edith qui doit se rendre aux différents ravitos  du parcours.

Pour ma part, je me rends au départ pour aller prendre la navette qui nous emmène à Peyrelau. Je suis dans l’aire de départ : on n’est pas nombreux 600 en tout avec 2 départs. La musique qui fout les jetons, le speaker qui nous exhorte à nous dépasser et nous voilà partis pour 66km.

Il fait nuit et ma frontale n’est pas survitaminée. Heureusement, je suis accompagné de plein de personnes qui ont des phares en guise de frontale : on y voit comme en plein jour. En plus, ça monte alors on ne va pas vite.

Arrivés sur le causse noir, on peut recommencer à courir : surtout ne pas s’emballer car la journée va être longue.

Le parcours est sympa, on passe à plusieurs reprises près du bord et on voit la vallée et de belles photos peuvent être prises. D’ailleurs j’en profite à mon tour. En rangeant mon portable, je tombe nez à nez avec une Strava-amie : Incroyable ! Caro-une tri-athlète de Versailles - le monde du trail est vraiment petit… On fait donc une partie du chemin ensemble. Elle m’apprend qu’elle a mal au genou. C’est dommage pour elle car c’est une championne qui aurait pu viser un super classement par catégorie !

On passe Saint Jean de Balmes puis on se dirige vers Saint Jean de Vézine, premier ravitaillement. J’entends mon prénom et je suis heureux de voir Alizée et Sylvie : ça fait chaud au cœur de voir des visages familiers.

A ce moment, je me sens bien, c'est assez facile pour le moment. On repart avec un bon rythme. On passe à Roque Altès, un rocher troué que l’on traverse. Puis c'est la descente vers La Roque Sainte Marguerite, une longue descente de 30’.

Mine de rien, elle me fatigue cette descente…

J’en profite pour m’arrêter et bien manger et boire car on attaque directement la montée sur le causse du Larzac. Elle est longue cette montée vers Pierrefiche… pour la première fois de la course, beaucoup de coureurs me dépassent. C’est un signe, je commence à ressentir la fatigue. J’ai la bouche de plus en plus sèche. J’ai hâte d’arriver au prochain ravitaillement. D’autant que ma poche à eau est vide…

Quand on arrive à la Salvage, je me dis qu’il faut que je me repose si je veux arriver au bout. Je vais rester près de 15’. Quand je repars, je vois de plus en plus de coureurs hyper rapides : en fait ce sont les premiers du 105k. Ils sont forts les bestiaux ! J’en vois même sans sac à dos : juste une ceinture avec un peu d’eau 🤔 Est-ce que Coach Bruno va venir me rejoindre dans peu de temps ?😱

Cette partie est longue, très longue ! Ça monte, ça descend … c’est sauvage et jamais plat.

Je ne cours presque plus sur les faux plats montants. On arrive à un ravito improvisé à Mas de Bru, juste avant la descente vers Massebiau. J’en profite pour prendre un verre de Saint-Yorre.

La descente est plus simple que je ne le pensais. Je croise un gars qui s’assoit devant moi. Il me dit qu’il abandonne. Pourtant il a à l’air de bien aller. J’espère qu’il ne s’imagine pas qu’on va venir le chercher ici ?…

J’arrive en vue de Massebiau. Je regarde le Causse Noir devant moi, je sais que ça va être très difficile. Je vois encore Alizée, Edith et Sylvie. Elles m’apprennent que Bruno vient d’arriver à la Roque : ouf ! Il ne va pas me dépasser tout de suite.

Je n’ai pas trop envie de manger mais je me force à prendre un gel. J’en profite pour mettre mon maillot du SOH pour me donner un peu de courage.

J’attaque la montée : je croise l’endroit où j’avais dû abandonner 9 ans plus tôt.

Je m’arrête très souvent, je laisse passer un nombre incalculable de coureurs : mon seul but maintenant, finir ! Il y a même le gars qui voulait abandonner dans la descente vers Massebiau…

Je finis par arriver au Cade dernier ravito de la course ! Un accordéoniste se fait un malin plaisir à me casser les oreilles. Je suis très fatigué…

Je rends toute l’eau que j’ai bu sur la montée : ça va beaucoup mieux. Les secouristes s’interrogent sur mon état : je ne m’attarde pas . Je file vers la Pouncho en trottinant : je sais que maintenant, il n’y a plus de difficultés, sauf que la nuit commence à tomber… j’avais pas prévu ça ! J’entame la descente : bien difficile celle là !

Rondins de bois bien humides donc glissants.

Ma frontale éclaire à peine … mais c'est de plus en plus clair, je vais finir.

La clameur se fait plus forte et je vois les lumières de l’arrivée. Je passe la ligne : c’est fini ! Je me rends vers la tente.

ll y a un repas de lentilles mais je n’ai pas faim. Je rends la pâte de fruit prise au Cade.

En sortant je croise mon équipe SOH préférée avec, notamment Seb et Carole qui vont m’accompagner jusqu’au gîte.

A l’arrivée dans le gîte, c’est un festival d’applaudissements qui m’accueille avec l’ensemble du groupe : très émouvant !

Mais je n’ai qu’une idée en tête : la douche et au lit.

La nuit sera agitée : retour de Bruno, arrivée de Nico, retour de Carine, départ de Nico pour sa course… un vrai hall de gare !

Mais quel plaisir de partager ces moments à plusieurs ! Une vraie équipe. Qui a dit que la course était un sport individuel ?

 Pour la suite, je servirai de chauffeur pour les départs qui ne cessent de s’enchaîner et supporter pour tous les coureurs du samedi.

Bilan de ce week-end : une course finie mais un objectif pas atteint : je voulais arriver en pleine forme ; c’était clairement pas le cas.

Le groupe était super sympa et cette formule avec plein de courses c’est vraiment sympa : on mélange les niveaux, les ambitions, on échange nos points de vue, on se soutient : c’est très enrichissant !

Vivement le prochain rassemblement 😋

La grande course des Templiers ( 80km 3500 D+ ) by Romain

Quand t'as pas de temps pour préparer une course le mieux c'est de faire du jus et d'arriver bien reposé et même ça j'ai pas réussi à le faire. Alors l'objectif c'était de se faire plaisir sur cette balade pédestre Aveyronnaise.

Le départ fut très prudent jusqu'à la première côte et la première relance, qui m'ont donné un avant goût de cette journée hors du commun. Une journée où tous les astres sont alignés, rien ne peut t'arriver où même quand tu chutes une branche est là pour t'accueillir, où tu attends le coup de mou mais "il n'arrivera pas". Il reste alors 25km maintenant, l'objectif c'est de passer sous les 11h mais c'est sans connaître les 2 dernières belles montées.

Je donne tout jusqu'à la dernière descente qui donnera lieu à une séries de sauts et de glissades mais sans jamais tomber. La réussite jusqu'au bout 🤞

Voilà comment cette belle épreuve s'est terminée sans le sub 11h à 1'40 près mais avec la satisfaction d'avoir réussi sans avoir fait le nécessaire pour, bref "la chance"

La TEAM supporter by Nicolas T

Une fois n'est pas coutume, je vais vous parler d'un rôle essentiel en trail et qui nous tient à coeur.

D'abord, je dois vous préciser que quand notre groupe de trailers et traileuses se déplace sur un gros évènement, ce n'est pas seulement pour courir. Oui c'est aussi pour boire et manger du local, je vous vois venir, mais pas seulement !

Il y a une chose qui compte beaucoup pour nous, c'est de suivre au plus près les courses de chacun(e).

Lors du Festival des Templiers, les courses s'étalant sur 3 jours, cela nous permettait d'aller encourager tous les copains, copines à tour de rôle.

On est fatigué de sa course de vendredi ? Peu importe, on se lève tôt et c'est parti pour une longue journée d'encouragements et de soutien logistique !

On court samedi ou dimanche ? Peu importe, on est prêt aussi à perdre un peu d'énergie pour notre course si c'est pour avoir le plaisir de voir les ami(e)s sur la ligne d'arrivée !

Dimanche matin, la team accompagnateur était donc fin prête pour aller voir les coureurs de la Grande Course des Templiers, dernière course du week-end !

Accompagnateur, supporter, ravitailleur, psychologue, suivre des coureurs c'est un vrai métier !

D'abord, il faut qu'il nous reste un peu d'énergie puisqu'on se transporte souvent le ravitaillement de secours de nos coureurs : St Yorre, matériel de rechange, bouffe,gobelet, tout peut y passer !

Ensuite, il faut être stratégique ! Ce dimanche, Romain, Arnaud, Pascal, Lionel, le grand Bruno et Omar vont arpenter les chemins mais il va y avoir une sacrée différence de temps lors de leurs passages aux ravitaillements de la course. Il faut donc prévoir ! En plus les routes du coin ne sont pas des autouroutes et certaines sont fermées pour la course ! Du coup , Charline va suivre Romain qui est parti en boulet de canon pendant que notre petit groupe restant va s'occuper des autres.

Ah oui j'ai oublié de vous préciser que notre outil de travail essentiel pour être un bon suiveur, c'est le téléphone ( et le GPS ! ) et l'application livetrail qui nous permet d'estimer les temps de passage de nos coureurs.

Nous voilà donc sur la route pour Saint André de Veyzines, au 34eme km de la course ( nos coureurs sont partis à 5H15 de Millau ). On y arrive après 45min de voiture. On se gare hors du village et on fait 500m à pied pour rejoindre le ravitaillement. D'autres suiveurs, spectateurs sont là dans ce tout petit hameau qui vient de décupler sa population en quelques heures !

Maintenant, c'est l'attente qui commence ! En fait, c'est un peu le bistrot du commerce, on s'accoude aux barrières et c'est parti pour commenter le passage de tous ceux qui passent : "T'as vu lui il a l'air dans le dur ?" "Mince, lui il s'est fait mal" " Mais pourquoi il double tout le monde dans les barrières ?" "Ah ça y est Arnaud arrive !!!" "Ah ben non c'est pas lui.....".

Il faut que je vous précise que les suiveurs en trail pourraient sûrement bosser comme physionomistes en boîte de nuit ! Souvent rien qu'à voir la démarche ou le visage de nos coureurs, on sait s'ils sont en difficulté ou non.

Il est 10h11 quand on voit Arnaud arriver ! Il a l'air bien le bougre. Il fait une pause quelques minutes, se change, on échange quelques paroles bienveillantes mais tous les voyants sont au vert et ça repart avec le sourire ! Pour l'instant on a 2 coureurs du bon côté de la Force puisque Romain est déjà passé il y a 45minutes ! Ca commence bien !

1h après, voilà que se présente le grand Bruno ! Bon, lui, impossible de le rater avec sa démarche inimitable ! Il a l'air sur un petit nuage, dopé à l'adrénaline. Il faut même le tirer par le bras pour qu'il daigne s'arrêter 1min avec nous. L'échange est bref, le garçon est au taquet !

Le temps passe....et midi approche.... On se fait un peu de soucis car midi, c'est l'heure de la barrière horaire. Tous les coureurs arrivant après cette heure fatidique seront éliminés. Et nous, il nous reste Pascal, Lionel et Omar.....Le côté obscur nous tend les bras....

Ouf à 11h41, on voit Omar qui arrive ! Il s'arrête pas mal de temps, il se ravitaille. Bruno l'aide à faire un peu le ménage dans son sac car il a pris beaucoup trop d'affaires.

Et puis ça s'enchaîne, Pascal arrive vers 11h50 et Lionel 2 minutes après. La première barrière est passée mais c'est juste. On est inquiet pour Pascal car on le voit boîter... On essaie de les encourager, de les soutenir, de les rebooster mais on les sent dejà entamés et courir avec la crainte d'être rattrapés par les barrières, c'est loin d'être évident...Il va falloir qu'ils s'accrochent ! Ils repartent d'ailleurs ensemble.

De notre côté, on ne traîne pas non plus car notre périple continue aussi. Un retour rapide au gîte pour grignoter un peu et on est reparti pour le ravitaillement de Massebiau. C'est un point crucial de la course car c'est au 70ème km et il reste ensuite la très rude montée au Cade puis à la Pouncho d'Agast et la descente bien glissante qui ramène à l'arrivée. On pose la voiture à 2km du ravito, pas le choix la route étant fermée, et nous voilà crapahutant vers le ravito. Heureusement pour nous, à ce ravito, il y a une petite buvette ( payante ) qui sert des boissons chaudes et des crêpes pour les spectateurs. Pour les coureurs par contre, c'est la torture car ils ne peuvent prendre que de l'eau avant d'entamer la montée. Mais nous on est en place et on attend tout notre petit monde !

Chacun à son poste ! On se répartit sur les 500 derniers mètres menant au ravito et dès qu'on voit un de nos agneaux, on prévient toute la chaîne ! Justement voilà Arnaud qui arrive, il est un peu plus de 16h ! Ca fait 11 heures qu'il court, donc évidemment le visage est plus marqué mais je le trouve toujours bien dedans, ça sent bon pour lui. Recharge rapide des flasks, il se pose quelques minutes sur un banc qu'on a privatisé et puis ça repart ! Charline nous prévient aussi que Romain vient de finir. Il a bouclé la course en 11h, un temps canon et voilà déjà 1 SOH qui a rallié l'arrivée ! Un  grand bravo à lui !

Une bonne nouvelle et une mauvaise...On apprend que Pascal abandonne, il a été pris par la barrière horaire, sa cheville le handicape trop....On va le retrouver plus tard au ravito qu'il va rejoindre en navette. On est déçu et triste pour lui, il aurait tellement voulu aller au bout pour Michel et Laurent nos 2 amis du SOH disparus récemment qui étaient là avec nous sur cette course en 2016, c'était hier... C'est aussi le rôle de notre team supporter de le réconforter comme on peut.

C'est maintenant le grand Bruno qu'on attend ! Il est 17H40 quand il arrive. Bon, lui on le connaît, faut le prendre en main ! On l'emmène sur le banc, on lui prend ses flasks pour refaire le plein. Accueillir un coureur sur un ravito c'est un peu comme un interrogatoire de police, c'est une alternance entre le bad cop et le good cop. Avec lui, il faut plutôt la jouer maître d'école voire bad cop ! Pas de place pour les "comment ça va ?" "Tu te sens bien ?". Non là c'est plutôt "Allez tu t'arraches maintenant !" "Tu vas finir, un point c'est tout!" "Un coup de pied au cul et c'est reparti !". Du coup, pour une fois, il écoute et il repart même si la démarche est moins assurée ! On est confiant, cette vieille carne a un gros moral !

En surveillant livetrail, on constate une deuxième mauvaise mouvelle, c'est Lionel qui est maintenant rattrapé par la barrière horaire et qui doit abandonner. Foutue barrière, elle vient de nous mettre deux chevaux hors jeu ! ( Oui j'aime bien les comparaisons animalières et alors ! ). Il nous reste Omar mais l'application est confuse car le petit point qui le représente ne bouge plus.....On apprendra plus tard, que pris par la barrière à l'avant-dernier ravito, il a été dérouté. Il ne fera pas la dernière ascension mais il peut rejoindre Millau par un autre itinéraire plus direct. Et surtout il pourra franchir l'arche d'arrivée ce qu'il fera vers 22h ( on ne le verra malheureusement pas ), il est donc finisher ! Un très grand bravo car vu son passé très léger en ultra, ça relève déjà de l'exploit !

Pour la Team supporter, il ne nous reste plus manintenant qu'à rejoindre l'arrivée pour assister au braquage final du trésor des Templiers ! Romain a déjà pris sa part et nous assistons à l'arrivée de nos 2 rescapés Arnaud et le grand Bruno. On est en délire ! Ca crie, ça tape dans les mains, ça filme !

La course à pied est souvent un plaisir individuel un peu égoïste. On prépare SA course, on a l'oeil sur SON chrono mais le trail ( et d'autant plus l'ultra ) apporte une vraie dimension collective et conviviale à ce sport. On a suivi toute la journée la course de nos lascars ( de nos brebis si vous préférez ) et c'est avec une vraie émotion qu'on les voit arriver ! J'ose le dire, on a même la larme à l'oeil car on sait tous les hauts et bas qu'ils ont dû surmonter.

Qu'ils soient allés jusqu'au bout mettant 11h, 13h, 15h ou 18h ou qu'ils aient dû abandonner après avoir tout donné, ils sont tous valeureux et admirables nos chevaliers du SOH, ils sont tous allés au bout d'eux-mêmes et on est fier d'eux comme on est fier de tous nos finishers des jours précédents sur les autres distances. Le mérite ne se mesure pas au nombre de kilomètres qu'on a fait mais plutôt au dépassement de soi qu'on y a mis !

La nuit tombe sur Millau, le SOH a encore vécu une belle aventure.

On regarde tous ce beau coucher de soleil et nos deux petites étoiles Michel et Laurent qui brillent au-dessus de nos têtes. On a beaucoup pensé à vous les gars.

 


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